Karibu !
Bienvenue dans l'île au lagon et l'île au parfum !
Nous sommes partis du 12 au 19 octobre 2009 sur "l'île au lagon", appelée également "l'île aux parfums". Située à l'extrême nord du canal du Mozambique, seule île française de l'archipel des Comores qui deviendra le 101ème département français en 2010, Mayotte se situe à 1500 km de la Réunion. Elle a des racines africaines et possède l'un des plus grands lagons du monde.
D'une superficie de 375 km2 et comptant 186 000 habitants, Mayotte est composée de deux îles principales, Petite Terre où se situe l'aéroport, et Grande Terre, l'île principale sur laquelle est notre gîte, plus une vingtaine d'îlots dispersés dans l'un des plus beaux lagons fermés du monde, dont les fameux îlots de sable blanc fréquentés par de nombreux oiseaux marins.
A notre arrivée à l'aéroport, sur Petite Terre, nous prenons un taxi, partagé avec une famille mahoraise (on paie par personne). Nous prenons la barge (gratuite dans ce sens, payante - 0,70 € par personne - dans l'autre sens) pour rejoindre Grande Terre où se situe notre gîte. Après 20 mn de traversée, nous arrivons et prenons notre voiture de location.
Barges
Nous avons séjourné à Mtsangamouji, au nord-ouest de l'île, dans une maison traditionnelle en bois, composée de 2 chambres et 2 terrasses donnant directement sur une plage de sable ocre. Les murs de chaque chambre sont munis d'ouvertures vers l'extérieur qui permettent une ventilation naturelle et apporte une sensation de fraîcheur : c'est la climatisation naturelle. Et tant mieux : on a eu très, très chaud... Et dire que ce n'est pas encore l'été !
Notre logement, vu de la plage
Notre gîte, vu du jardin
Les toilettes sont à l'extérieur et on se douche (à l'eau froide), luxe suprême, sous les bananiers !!!
Douches sous les bananiers...
Les lits sont équipés de moustiquaires, et heureusement : les moustiques pullulaient, ils arrivaient même à passer à l'intérieur des moustiquaires ! D'ailleurs, notre médecin nous a prescrit un traitement anti-paludéen, à prendre pendant le séjour et quelques jours après notre retour. Mayotte est, en effet, classé en zone 3, donc à risque élevé...
Nous avions pris une demi-pension : le petit-déjeuner était offert. Le gîte appartient à Aliss, un mahorais, qui nous régalait de ses bons petits plats, et à sa compagne Christine, une M'zoungou (métropolitain installé sur l'île) nantaise... Pour déjeuner, on mangeait les brochettes des "mamas brochettis", sortes de restaurants mahorais que l'on trouve sur les bords des routes. On y mange des brochettes de zébu et des mabawas (ailes de poulet) grillés sur des braseros, accompagnés de fruits à pain et de bananes vertes.
Population :
Bienvenue en Afrique ! Dépaysement garantit, avec une population qui s'apparente beaucoup à l'Afrique, et est à 97 % musulmane. Ici, les journées (et les nuits parfois, malheureusement pour nous !) sont rythmées par les appels à la prière des muezzins. C'est un islam tolérant qui est pratiqué. Les femmes sont rarement voilées : nous n'en avons jamais vues. Elles portent plutôt une sorte de foulard, porté à l'africaine. Les hommes s'habillent à l'occidentale, sauf pour aller à la mosquée : ils portent alors le kofia (chapeau) et le kandzu (tunique) de couleur blanche.
Une femme mahoraise
Les femmes s'appliquent régulièrement un masque sur le visage, le mtsinzano, obtenu à partir de bois de santal. Il protège la peau du soleil et des insectes.
Nature :
Baobabs, Tulipier du Gabon, Takamaka, bambous géants , flamboyants et badamiers peuplent les forêts humides et sèches du nord au sud, dans la "brousse". On y trouve une cinquantaine d'espèces d'orchidées, dont la vanille. Au milieu de ces forêts se mêlent également des espèces domestiques : fromagers, manguiers, bananiers, cocotier, papayers, arbres à pain, mais aussi girofle, cannelle, muscade et poivre.
Baobabs sur une plage
Le Ylang-ylang, dont la cueillette des fleurs se fait à la main, est cultivé pour les plus grands parfumeurs, dont Guerlain. Les fleurs d'ylang envahissent l'air de leur parfum suave.
Fleurs odorantes d'Ylang-Ylang
Une espèce de lémurien, le maki, vit dans les forêts. Ils sont espiègles et malicieux et s'approchent volontiers de l'homme pour quémander une banane ou une mangue...
Un maki et son petit
Des chauve-souris imposantes, des Roussettes d'un mètre d'envergure, parcourent le ciel, de jour comme de nuit.
Roussettes
On peut voir également de magnifiques geckos verts fluo, sorte de petits lézards, des caméléons et des oiseaux dont deux espèces sont endémiques de l'île.
Gecko vert
Il faut faire attention aux zébus et aux troupeaux de moutons et chèvre qui paissent sur les bords des routes.
Littoral :
Le charme principal de Mayotte est sa barrière corallienne de 157 km qui délimite un très large lagon de 1500 km2, ouvert sur l'extérieur par de nombreuses passes.
Plus de 40 plages de sable blanc, noir ou ocre ponctuent son littoral, ainsi que des criques de lave noire et de sable blond.
La superbe plage de N'gouja
Les îlots du Sud et du Nord, dont les fameux îlots de sable blanc, sont fréquentés par de nombreux oiseaux marins.
Quelques-uns des îlots du Nord et les îlots de sable blanc
La mangrove joue un rôle de filtre naturel des eaux, protégeant le lagon contre les effets de la pollution. Elle est également une véritable pouponnière pour certaines espèces de poissons et permet ainsi la survie des espèces marines. Elle constitue un habitat pour différentes espèces de crabes. Enfin, c'est un lieu de nidification pour de nombreuses espèces d'oiseaux.
Mangrove
Richesse et diversité du lagon :
La profondeur du lagon va de quelques centimètres à 70 m.
Il y a parfois plus de 4 km entre la côte et la barrière de corail. Ses 1500 km2 en font l'un des plus grands lagons fermés de la planète.
Mayotte possède une double barrière de corail, connue seulement dans deux autres endroits dans le monde ! C'est un petit paradis pour la plongée, mais un simple masque et un tuba suffisent pour en admirer les fonds...
Les baleines à bosses viennent y mettre bas et y passer quelques mois avant de repartir avec leurs baleineaux pour les eaux glacées de l'Antarctique. On peut y voir toute l'année nager des dauphins et des tortues marines, avec lesquelles nous avons nagé quand elles se nourrissent sur les herbiers de la plage de Ngouja, au Sud-Ouest de l'île. Les plus chanceux peuvent assister à une ponte et à l'éclosion des oeufs sur certaines plages.
On nage avec les tortues...
Nid de tortue, protégé par une natte posée par une association de protection des tortues
A l'issue de ce voyage, nous qui nous nous demandions si ce ne serait pas Mayotte notre prochaine destination pour le travail de Reynald, c'est définitivement NON !!! Trop de différences culturelles, religieuses, et là-bas, on reste un Blanc, malgré tout...
Cela dit, on ne regrette absolument pas d'avoir fait le déplacement, pour un séjour extrêmement dépaysant.
Kwahéri !
Au revoir !